jeudi 3 novembre 2016

Harry Potter et l'Enfant Maudit

23 Décembre 2000. C'est la date à laquelle j'ai terminé le quatrième volet de la saga Harry Potter. Je l'ai d'ailleurs fanatiquement gravée sur les premières pages intérieures - l'ado un peu cinglée. Je me rappelle encore du jour où je l'ai choisi parmi tant d'autres. Un coup de foudre. J'ai commencé la série par la Coupe de Feu, suivie des trois premiers tomes - pour bien faire les choses dans l'ordre. Mais ça faisait sens, ça l'a toujours fait d'ailleurs. Bien avant la sortie des films. A cette époque, j'avais quatorze ans, tout comme Harry. Ce sorcier a tenu une place grandissante, jusqu'à devenir un pilier dans ma vie de lectrice.

Octobre 2016. Je passe de l'autre côté. Je ne suis plus l'adolescente qui vient tranquillement choisir sa lecture de Noël, je suis la passeuse. Deux sentiments m'envahissent. L'excitation, car c'est quand même juste dingue de me dire que je serai aux premières loges d'un événement aussi marquant. L'appréhension. Bien que J.K. Rowling ait choisi d'apposer son nom, elle n'est pas véritablement à l'origine de la pièce. Il y a un réel mystère autour du rôle qu'elle a tenu dans ce nouvel opus. 

L'histoire reprend à l'endroit exact où se termine les Reliques de la Mort. Albus, le deuxième fils de Harry, se tient sur le quai 9 3/4, et attend le Poudlard Express, accompagné de sa famille. Dans le train, il se lie d'amitié avec Scorpius, qui n'est autre que le fils de Drago Malefoy.
Plusieurs années vont s'écouler, renforçant cette amitié. Alors que notre jeune Albus est en quatrième année, il va surprendre une conversation entre son père, et Amos Diggory, le père de Cédric. Ce dernier lui reproche de cacher la vérité à propos de l'existence d'un retourneur de temps. Celui-ci pourrait lui permettre de sauver son fils, tué par Voldemort lors du tournoi des trois sorciers. Bien décidé à prouver à son père qu'il est capable de grandes choses comme lui, Albus va embarquer Scorpius et la mystérieuse Delphi, cousine de Cédric, dans des aventures périlleuses. 
Réussiront-ils à sauver Cédric  ?  Le passé peut-il ainsi être changé en toute impunité ?

Mon impression en lisant les premières pages : le soulagement. Lorsque j'ai appris que ce serait une pièce de théâtre, j'avoue avoir été mitigée. Comment s'imprégner d'un monde fantastique sans les longues descriptions ? Comme l'histoire se déroule dans des endroits très familiers, les dialogues suffisent amplement à se faire les images. Heureuse également de retrouver tous ces personnages - un peu comme retrouver des vieux potes perdus de vue
Harry n'est plus le personnage principal. C'est Scorpius qui lui vole la vedette. La pièce casse cette spirale des Malefoy, famille de méchants(-mais-en-fait-pas-si-redoutables-que-ça), avec un Scorpius tendre, sensible, qui vit seul avec son père depuis la mort de sa mère. Ce personnage est vraiment attachant. C'est drôle parce que personnellement, je suis restée longtemps méfiante envers lui. A tout moment, j'envisageais un potentiel retournement de sa part, que son côté sombre ressurgisse enfin.

Ayant échappé à tous spoilers, j'étais très très enthousiaste en découvrant qu'il s'agit à nouveau d'une histoire... avec des retours dans le temps !! Malheureusement, j'avoue que ce schéma du "On tente de changer le passé, mais en fait c'est encore pire, donc autant revenir dans le présent et accepter son sort" commence à m'insupporter. L'Effet papillon, ou encore 22.11.63 de Stephen King récemment, et il doit y en avoir certainement bien d'autres, ont déjà traité (voire épuisé) le sujet. J'ai trop rencontré cette configuration et surtout cette morale de fin, pour l'apprécier ici.

Autre question de fond de la pièce, les facilités scénaristiques vont bon train. Comment deux gosses de quatrième année peuvent duper une Hermione, Ministre de la Magie, aussi aisément ? Six pages pour fabriquer une potion réputée difficile, entrer dans le bureau et trouver le retourneur. Mais WHAT ?? Vous me direz que Harry, Hermione et Ron l'ont déjà fait, que sans ça, il n'y aurait pas d'histoire. Mais quand on compare combien de temps leur prend la résolution des énigmes, je crois que six pages est imbattable. Le format est certainement mis en cause ici, car une pièce de théâtre ne peut s'étendre trop. La fin où Harry se métamorphose en Voldemort m'a également laissé perplexe. Autant dire que si c'était possible dans le monde des sorciers, on aurait certainement rencontré une métamorphose auparavant ? 

L'Amitié, comme dans toute la saga, reste un incontournable point fort central. C'est toujours le Coeur des romans Harry Potter, et j'aime retrouver cet esprit. Ici encore, le héros n'arrive à rien sans les autres. L'isolement et le repli mènent aux forces du Mal. L'histoire qui s'installe entre Albus et Scorpius est aussi forte que celle de Harry-Ron-Hermione. C'est une chose à laquelle j'accorde beaucoup d'importance et qui m'a une nouvelle fois touchée.

Je qualifierais ma lecture de schizophrénique. Mon Moi, heureuse comme jamais d'être bercée une nouvelle fois par la magie du monde des Sorciers. Mon autre Moi, plus critique, qui saute au plafond parfois, s'interroge. Pour autant, je ne regrette pas une seconde d'avoir ouvert ce livre, et d'avoir fait ce nouveau voyage. Mon Amour de la série l'emporte donc. 

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